Pas de panique !

Oui, le stress est la maladie du siècle, voire du millénaire. Il ne cesse de nous user. Et peut même mener à la crise de panique, celle-là même que l'on appelait la spasmophilie il y a quelques années. Une crise extrêmement angoissante, que l'on peut néanmoins surmonter. A condition d'accepter de transformer son existence. Comme si la vie nous le demandait. Comme si elle l'exigeait.

Lorsque la crise de panique s'invite dans notre vie, c'est comme si quelque chose que l'on croyait solide s'effondrait. On a fait des efforts, on a tenu bon, et voilà que l'on a l'impression que l'on ne peut plus compter sur soi et même que l'on va mourir. C'est assez terrifiant. Oui, on a déjà le sentiment que l'on va s'évanouir régulièrement. Mais aussi que notre corps ne fonctionne plus comme il devrait. Ou, comme il l'avait fait jusqu'à maintenant. A-t-on une maladie grave ? Une tumeur au cerveau ? La plupart du temps, ce n'est pas le cas. La plupart du temps, épuisement physique et épuisement psychique s'allient et nous laissent au fond du trou : il reste un long chemin à faire pour retrouver équilibre et santé. Un chemin difficile, mais tellement évolutif...

Mais que se passe-t-il ?
Les réactions physiologiques corporelles liées à la surstimulation du système nerveux orthosympathique (contractions musculaires, accélération du rythme cardiaque...) deviennent alors perceptibles. Vous avez à ce moment deux solutions : soit vous comprenez qu'il s'agit simplement d'indicateurs de stress et vous réagissez en vous octroyant une pause (sieste, promenade, respiration, courte relaxation...) ; soit vous êtes impressionnés par ces symptômes et les choses risquent d'encore s'aggraver : des signes émotionnels - peur et angoisse - font leur apparition. Cet état va déclencher la spirale de la peur : le stress déclenche une activation émotionnelle et cognitive anxieuse, et la peur va accentuer encore davantage la stimulation du système nerveux et la décharge d'adrénaline, ce qui aggrave à son tour notre stress... C'est cette spirale qui aboutit (chez certaines personnes) à la crise de panique, ou de spasmophilie (on parle aussi parfois d'attaque de panique). Celle-ci est extrêmement stressante et éprouvante : des signes physiques - tétanie, hyperventilation... -, s'associent à des signes émotionnels (sensation de peur existentielle) et des signes cognitifs ("Je suis en train de devenir fou..."). On peut même ressentir des sensations de dépersonnalisation - on a l'impression de devenir quelqu'un d'autre - ou de déréalisation - on a l'impression de ne plus faire partie du monde. Avec en prime ensuite une peur constante que cela recommence.

Des facteurs de prédisposition
La vulnérabilité à la crise de panique est d'une part génétique (le risque est en effet multiplié par deux lorsque nos propres parents ont été sujets à de telles crises) et en partie orthomoléculaires : manque de calcium, potassium ou magnésium, mais surtout tendance à l'acidose qui rend les récepteurs carotidiens hypersensibles au CO2, déclenchant une hyperventilation au moindre stress.
Elle est d'autre part d'origine psychologique : surmenage, anxiété de séparation, ambition excessive, sentiment permanent d'urgence... En fait, toutes les sources de tension peuvent être des facteurs déclenchant : les deuils, séparations, déménagement, les périodes de passage - entrée au lycée, ménopause, crise du milieu de la vie -, trop nombreuses sollicitations de la vie adulte, manque de sommeil... La consommation de psychotrope peut également être en cause : café, alcool, drogues... 30% des "paniqueurs" présentent effectivement une addiction.

Les prises en charge possibles
Si un traitement médicamenteux est possible (antidépresseurs ou anxiolytique), il est clair qu'en général il ne règle rien, s'il n'est pas associé à minima par une prise en charge psychothérapeutique, avec un risque de rechute à l'arrêt du traitement si des changements n'ont pas été réalisés dans la vie de la personne concernée. Côté naturo, on va suggérer une prise en charge globale sur trois plans de l'être : physiologique, comportemental et cognitif.
Au niveau physiologique,on cherchera déjà à diminuer la consommation de psychostimulants, on corrigera l'acidose. L'alimentation pourra donc être optimisée. Si nécessaire, un apport minéral se fera avec une supplémentation en magnésium ou à l'aide d'eau de mer, type Quinton.
On se tournera vers des plantes adaptogènes en phytothérapie (cassis, acérola, ginseng pour les hommes ou les femmes ménopausées, schisendra pour les femmes), en aromathérapie (marjolaine, estragon), en fleurs de Bach (Mimulus, Crab apple...).
Il sera ensuite nécessaire d'apprendre une technique de relaxation : sophrologie, hypnose. Mais aussi et surtout de pratiquer une technique d'hyperventilation (respiration holotropique, rebirth...) afin d'aider le corps à éliminer ce qui le bloque au niveau psycho-émotionnel.
La pratique de l'exercice physique est très recommandée, même si au début on peut avoir besoin de se rassurer en se faisant accompagner.

Pendant la crise
Pas de panique ! Non, on n'en meurt pas. Sachez qu'il faut essayer d'inspirer (sans expirer) 40 secondes pour les femmes et 50 secondes pour les hommes pour que la crise passe... Quand cela n'est pas possible, on peut faire respirer lentement dans un sac en plastique (10 à 15 fois au plus). Un accompagnement tranquillisant est alors essentiel, en relativisant le trouble et en prenant conscience des raisons personnelles qui ont abouti à une telle impasse. Certaines huiles essentielles - basilic, menthe poivrée... - en inhalation et en massage de la plante des pieds ou du pli au niveau des poignets vont largement aider.

Au fil du temps, la disparition des symptômes se fait progressivement, et l'on apprend à les observer et à les maîtriser plus sereinement : on leur enlève leur charge anxieuse et si l'on procède à certains ajustements nécessaires dans sa vie, de telles crises finiront par la quitter définitivement.


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