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Affichage des articles du juin, 2015

Humeurs pèlerines

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J'aime être cette fille sur le bord du Chemin, un peu nomade, un peu vagabonde. Celle que les autres regardent (et saluent souvent) lorsqu'ils vont travailler, faire leurs courses ou s'occuper de leurs enfants. J'aime être celle-là entre deux ports, deux étapes, deux vies sûrement aussi. Que les gens viennent interroger dans les gares ou les cafés, si facilement identifiable avec mon bâton et ma coquille sur le sac. Saint-Jacques ? Santiago ? Compostella ? J'aime être une parmi les autres, sans âge, sans histoire, sans métier. Juste une passante qui ne fait que passer, aller de l'avant, et en aucun cas ne reviendra sur ses pas. Et plus la route se fait, et plus le rire se fait léger. Kilomètre après kilomètre. Et nous recherchons l'ombre dans les fossés, faisons escale sur les trottoirs, pique-niquons sous les porches des églises. Voyageurs de la Terre et du ciel. J'aime marcher seule, méditante et souriante, enfin sortie de toute attente. J'ai

Comment peut-on être pélerin ?

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C'est un moment étrange, celui où l'on saute le pas, portant sa maison sur son dos, tel un escargot. Descendre les grands escaliers de la Basilique du Puy comme on se jetterait dans le vide. Et devenir ce que les autres regardent avec beaucoup d'interrogations, voire parfois un zeste de dédain, un pèlerin.  Accepter de larguer les amarres sans bien savoir ni comment ni pourquoi, se mêler à d'autres dont on ne connaît pas les codes, partir, prendre la route. Enfin. Tourner une page sans trop connaître ce qu'il y a derrière, et renoncer. Renoncer à tant de choses de son plein gré et d'abord à ce que l'on croit qui constitue notre identité. Sur le Chemin, nous devenons un prénom, un lieu de départ, un autre d'arrivée (tout le monde ne va pas jusqu'à Santiago). Peu d'autres questions, sauf si l'on tisse au fil du temps des liens plus profonds. Renoncer aussi à notre confort et ce que l'on croît être notre sécurité. Comment peut-on être