Ces faux-amis dans votre assiette

En matière alimentaire, nous sommes souvent confrontés à une vision pour le moins radicale de la réalité. Il y aurait les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Et chacun est convaincu de détenir LA vérité. Si effectivement, certains aliments (ou certaines pratiques alimentaires) méritent d'être oubliés (mais jamais interdits), on fait une place à d'autres qui ne le méritent pas nécessairement, ou peut-être pas à la mesure de leurs soit-disant bienfaits. Prêts à réviser vos nouveaux classiques ?

Je sais, vous avez déjà fait de nombreux efforts ! Vous avez limité le gluten et les produits laitiers dans vos menus (et ce n'est pas rien quand on voit d'où l'on vient), vous avez supprimé le sucre blanc de vos recettes et traqué les mauvaises graisses sur les étiquettes, et voilà que je viens miner tous vos efforts... Pas de panique alors ! Retenez quand même que notre alimentation n'a pas besoin de Dieu ni d'aliments miracles, mais le plus souvent d'intelligence et de bon-sens. Alors, quels sont les aliments sur lesquels je suis prête à jeter l'opprobre ?

 - Les galettes de riz soufflé. Encore une belle opération marketing, c'est certain. Mais aucun bénéfice pour votre santé à la clé. Un index glycémique qui tutoie les étoiles (de 85, soit une véritable agression contre le pancréas et le corps dans son ensemble), une envie d'en manger toujours plus quand on a commencé, un goût de polystyrène. Vous n'avez pas fait tant d'effort pour en arriver là, on est bien d'accord ?

 - Les oléagineux. Soyons clair, je n'ai jamais dit que c'était mauvais. Jamais. Mais je remarque régulièrement ces derniers temps que mes amis végétariens, végétaliens (et gourmands) se lâchent sans modération lorsqu'ils croisent un bol rempli d'amandes, de noisettes ou de noix du Brésil. Ah oui ! Le problème, c'est que ce n'est pas fait pour ça. C'est gras (Aï, le foie !), calorique et assez addictif (Et tout cela est encore pire s'ils sont grillés et (trop) salés.). Quant à leur soit-disant richesse en protéines, j'en ris encore... Je n'ai pas dit que qu'il n'en contenait pas, mais il va falloir en manger un wagon pour avoir sa dose  quotidienne. Résultat : 5 par jour, c'est ok. 10 ? Ben, c'est non en fait.

 - Le quinoa. D'abord, ce n'est pas une céréale, mais un légume, de la même famille - les Chénopodes - que la betterave et les épinards. Le top, c'est qu'il ne contient pas de gluten, est intéressant pour maintenir l'équilibre acido-basique, et possède un index glycémique moyen (de 53). Tout en se cuisinant facilement. Mais, car il y a un "mais" même si celui-ci n'est pas alimentaire mais politique cette fois : si les surfaces cultivées de quinoa ont doublé en Bolivie (et si on commence même à le cultiver en France, youpi !!!), l'extension de ces surfaces et la hausse des prix de ce produit n'est pas sans poser problème en Amérique du Sud, entre tensions sociales, crise foncière et potentiel problème alimentaire puisque les paysans ne peuvent parfois plus s'offrir le luxe d'en manger. Ça vous semble normal ? Moi pas. Dans ce contexte, il est important à minima d'acheter du quinoa « équitable ». Déjà. Et de ne pas en abuser, pour se remettre à manger du riz de Camargue, qui n'a pas fait la moitié du tour de la Terre pour arriver dans nos assiettes, lui.

 - L'huile de pépin de raisin. Oui, ça a un goût de revival des années soixante-dix, mais je trouve encore des personnes qui ne jurent que par cette huile à mon sens assez démodée. Elle n'a pas grand intérêt en matière gustative (je trouve), mais surtout elle est riche en oméga 6, pro-inflammatoire (et que l'on consomme déjà en excès). Donc ? On passe à l'huile de colza, riche en oméga 3, elle.

 - Les baies de Goji. Oh la la ! Oui, ces baies mythiques de l'Himalaya contiennent probablement une quantité importante d'anti-oxydants. Je n'ai pas envie de me lancer dans une querelle d'expert sans intérêt. Si vous avez envie de payer à prix d'or un fruit qui a lui aussi parcouru des distances indécentes (et probablement perdu en cours de route une belle quantité de son potentiel vitaminique), moi je vais rester fidèle au cassis, à la myrtille ou au cynorrhodon bien de chez nous, moins "marketés" c'est certain, mais mille fois meilleurs (à mon goût) ! Je suis d'accord, on trouve tous ça amusant de voir arriver des produits que l'on ne connaît pas, et il n'y a pas de raison de s'abstenir de les goûter. Inutile en revanche de leur prêter des pseudos super pouvoirs ! Il n'existe pas d'aliment magique (sauf peut-être le lait maternel, mais à un certain âge, on doit hélas y renoncer !).

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