Qu'est-ce qui fait courir Odile ?

Une excellente amie, psychologue, me disait il y a quelque temps : la différence qu'il y a entre les thérapeutes et les autres, c'est que lorsque la vie nous blesse et nous impacte, nous tombons tout autant que les autres, mais nous nous relevons nettement plus vite... Je ne peux que confirmer un tel propos. Et j'en suis émerveillée. Peine de cœur, souci de santé, questionnement au sujet de nos enfants... Ce n'est pas parce que nous accompagnons des personnes que la vie nous épargne. Au contraire, ai-je envie de dire. Elle va souvent nous interpeller, nous titiller, là où nous prétendons détenir une connaissance. A nous d'agir en cohérence.

Thérapeute ou pas d'ailleurs, il existe de nombreux bénéfices au travail sur soi. Celui qui me réjouit le plus est sans conteste celui-là : être capable de retrouver la joie. Le bonheur de vivre. La faim de l'expérience. Malgré les circonstances. J’œuvre ainsi sur moi depuis presque 25 ans. Psychanalyse classique, psychanalyse jungienne, thérapie transpersonnelle, travail chamanique, recherche transgénérationnelle, hypnose, EMDR... J'en oublie sûrement. Comment dire ? J'adore ça ! Chercher, trouver parfois, essayer de comprendre, évoluer, reculer aussi, rire, pleurer, faire sens, perdre la direction, se sentir dans le noir pour trouver une main, prendre cette main, apprendre la confiance, y aller haut les cœurs, respirer la vie, pour l'aimer, toujours l'aimer, encore l'aimer. Quel que soit ce que j'ai pu trouver au sein de ma pochette surprise. Quelles que soient les couleuvres que j'ai eu à avaler... Dire merci. Croire parfois que j'ai compris pour bien sentir quelque temps après qu'il faudrait tout recommencer. Tout perdre et tout gagner. M'émerveiller.

Alors il est vrai que j'ai du mal à m'arrêter. Il y a encore tant de choses que j'ai envie d'expérimenter. Dans ce domaine. Mais ailleurs aussi. Je suis quelqu'un qui a faim. Envie. En vie. J'aime manger, voyager, rencontrer, aller voir. J'aime apprendre (ma maman me traite d'éternelle étudiante, fière finalement aussi de ce bel appétit). J'aime travailler. Et ne rien faire. Active et paresseuse. Tant d'idées à la minute que j'ai pu en effrayer quelques uns : qu'est-ce qui fait courir Odile ? N'est-ce pas un peu trop ? Chacun ses goûts ! Je me souviens de cette vitrine d'un magasin new-yorkais (une de mes villes fétiches, vous vous en seriez doutés...) où il était inscrit : Too much is not enough* (*trop n'est pas assez). A l'époque cela avait bien fait résonance en moi. Aujourd'hui je me suis beaucoup calmée. Si, si ! Et même si j'ai beaucoup d'activités, je suis aussi la personne de mon entourage (hormis les rentiers !) qui prend le plus de vacances : entre 10 et 15 semaines par an. Cela ne veut pas dire qu'alors je n'écris pas ou que je ne fais rien. Mais je suis alors sur un rythme qui n'a rien à voir : grasse matinée, promenade, paresse, amis, découvertes... J'ai l'immense privilège d'être le maître de ma vie, de pratiquer un travail qui me réjouit, de bénéficier d'un magnifique réseau d'amis à la fois joyeux, lumineux et soutenants. Même si je connais, comme tout le monde, des hauts et des bas, que je m'inquiète parfois, que je peux ruminer d'étranges pensées, en général la vie est d'une incroyable générosité avec moi. Je ne peux que dire merci. Ce qui me fait courir finalement, c'est à la fois la gourmandise et la gratitude. Donner et recevoir. Être ensemble. Avec mon entourage, mes collègues, mes amis, les personnes qui me font l'honneur de venir me voir. Être humains ensemble. La route est magnifique. Malgré les difficultés, ou peut-être - sûrement - grâce à elles aussi, la route est magnifique...

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