Tendrement. Infiniment.

C'est ma croyance depuis longtemps. Ce que je pense profondément : la tendresse et l'humour sauveront le monde. Bien plus que l'intelligence, la volonté ou la ténacité. 

La tendresse et l'humour constituent les soubassements de notre existence, c'est du moins ce que je crois. Auxquels je veux bien ajouter la poésie et la beauté. J'ai pu, ces derniers temps de deuil, incroyablement l'expérimenter... Oh oui, l'amour, ah oui, la joie... Comme ils sont importants, essentiels ! Comme ils sont parfaits ! Dans la tendresse et l'humour, je lis toute notre imperfection, toutes nos petites négociations. Et ce lien formidable, qui nous dit, malgré tout... Malgré nos défauts, notre ombre, nos illusions, malgré les histoires que l'on se raconte, que je me raconte... Loin d'un idéal. Dans la vie. Les deux pieds dans la boue, la tête dans les étoiles. Là où vous êtes. Là où je suis.

La tendresse, ce sont ces mots-cadeaux, ces messages dont vous m'avez couverts alors que la vie se faisait un peu plus sombre dans ma contrée. Un nuage est passé. Vous étiez là, nombreux, pour moi. Ce sont mes deux filles qui m'encadrent lors de ce moment-évènement, et qui disent la présence, l'attention, la bienveillance. Ce sont mes amies, mes fées, mes semeuses, qui sont toutes là à rire, à chanter, à danser, à célébrer dans tous les cas, une nouvelle fois "l'amitié, l'amour, la joie" et la vie, surtout la vie (Ah oui, on avait bu aussi !). Ce mot-lumière au cœur de la nuit, qui dit moi aussi, je suis en train de prier pour lui. C'est la main de cet homme qui tient si fort la mienne lors du passage difficile, et cet autre qui appelle, tous les jours, jusqu'à ce que je sois sortie du tunnel. C'est la douce maladresse de ma maman, qui ne sait plus comment consoler ma peine. Ou bien ma sœur qui se tient là, et qui m'écrit, qui me fait parler, pour m'aider, me soulager. La tendresse, ce sont ces regards de mes élèves qui me contiennent et me soutiennent, quand je m'empêtre dans les phrases et dans mes idées. Pas de jugement, pas d'arrière-pensée. Ce sont ces mains, ce sont ces bras qui s'enroulent autour de moi, présents, humains, incarnés.

Plutôt que les grandes déclarations, ces mots chuchotés à la terrasse d'un café. Plutôt que les dîners raffinés, ce repas improvisé, et moi blottie sur ce canapé. Plutôt que les cérémonies, l'or de la présence de ces amis qui ont traversé l'Atlantique pour témoigner, et ainsi nous aider à intégrer la réalité.

La tendresse, c'est aussi ce temps, cette douceur que j'accepte de me donner. Changer de tempo, me recroqueviller contre moi-même, me souvenir. Ne pas tricher. Accepter les ombres de ma vie, et m'adapter. Me consoler. Prendre refuge, m'offrir le silence, m'ouvrir à l'imprévu, même si ce n'est pas celui-ci que j'avais espéré... Je n'ai pas dit que la volonté ou l'intelligence n'étaient pas importants, je dis juste que ce sont des outils au service de quelque chose de plus essentiel. Notre humanité.

Merci à Sophie pour sa photo, jolie, jolie, tellement belle, tellement elle, tellement nous aussi...

Commentaires

  1. Quelle belle sagesse !

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  2. Merci de partager cela avec moi, ce matin, qui vous lit depuis le TGV qui me ramène a Montpellier, ma ville-refuge.

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