Quoi qu'il arrive, je t'aime

Oh non, je n'ai pas la prétention d'avoir inventé quelque chose... Et le "Quoi qu'il arrive, je t'aime", n'est effectivement qu'un autre nom, un autre son, pour parler d'amour inconditionnel. Sauf que les termes "amour inconditionnel" sonnent compliqués à mon oreille. A mon cœur aussi. Alors que lorsque je dis "Quoi qu'il arrive, je t'aime", tout mon être vibre et comprends. Ma tête, mon cœur, mon ventre, tout partout en dedans.

Lorsque Mila m'a rejoint cet été sur le Camino, nous avons beaucoup parlé (deux amies et thérapeutes qui se retrouvent ont beaucoup de choses à se raconter !), beaucoup marché en silence aussi. C'est en faisant tranquillement le point sur nos vies affectives parfois chahutées de ces dernières années que nous avons eu envie de poser ces mots, des mots qui évoquaient la responsabilité que l'on acceptait de prendre dans notre existence d'une manière générale, et dans notre lien intime à l'autre en particulier : Quoi qu'il arrive, je t'aime.

Quoi qu'il arrive, je t'aime, signifie que je me positionne en adulte dans le lien d'affect, comme une source, un émetteur, et non plus comme une personne dépendante, qui se place dans son besoin (infantile), dans ses attentes et dans ses peurs.

Quoi qu'il arrive, je t'aime, veut dire qu'en retour, tu es libre et que j'aime aussi ta liberté. Je n'attends même pas de toi que tu m'aimes, ni que tu me répondes. Tu peux le faire. Ou ne pas le faire, cela ne change rien pour moi. Je suis et serai là pour toi.

Quoi qu'il arrive, je t'aime, coupe court à toute frustration ou toute interrogation. Je me nourris par le seul fait que tu existes, et cela m'enchante et me réjouit. Je n'attends rien, je n'attends plus. Le Prince Charmant - ou la Princesse Charmante - peut passer son chemin. Je n'ai plus besoin d'être sauvé(e). Juste envie de vivre et (aussi) de t'aimer.

Quoi qu'il arrive, je t'aime, nous a bien sûr été dicté par nos enfants. Ceux-ci le savent bien qu'ils peuvent vivre leur vie dans le sens qui leur plaira, notre amour leur est acquis d'éternité. Il m'a aussi été soufflé par mes parents, dont le soutien et la présence n'ont jamais failli, en toutes circonstances, malgré les tensions et les difficultés. On l'expérimente également avec nos amis. Il ne nous viendrait pas à l'idée de leur reprocher de nous avoir oubliés, mal aimés. Pourquoi devrait-il en être autrement pour ceux avec qui nous partageons un autre espace sacré, la sexualité ?

Quoi qu'il arrive, je t'aime, est une envie, un projet, une lumière qui guide mes pas. Parfois j'y arrive. Parfois pas. Il peut arriver que mes peurs enfantines, ma faille narcissique, ma dépendance affective se rebiffent et fassent la grève de cette nouvelle maturité. C'est comme ça. J'ai appris à l'accepter, à ne pas me juger. Au contraire, je vais chercher à me rassurer. Je regarde alors avec tendresse la petite fille esseulée qui avait tellement peur que la vie l'oublie et que personne ne puisse l'aimer. Tu as vu le chemin parcouru, tu as vu, vraiment vu ?

D'autant qu'il devient clair pour moi que le Quoi qu'il arrive, je t'aime, n'est pas suffisant. J'en ai pris conscience ces derniers temps, parce qu'il ne me semblait pas juste que ce choix de l'amour laisse éventuellement de l'espace pour que l'autre puisse ne pas me respecter. Il ne s'agit pas de le remettre en question ni même d'en atténuer la portée. Il s'agit juste de l'équilibrer. C'est pourquoi, maintenant, j'aime à me proposer un autre chemin d'apprentissage, complémentaire du premier, probablement indissociable, en y ajoutant : Quoi qu'il arrive, je m'aime.

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